Article en vietnamien: Xa-tan, quỷ, Ác thần, tà thần trong Kinh Thánh
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josleminhthong@gmail.com
Le 13 Mars 2014.
Contenu
Introduction
I. Satan et le diable
1. Satan dans l’AT et les écrits intertestamentaires
a) Satan dans le
monde d’en bas
b) Satan dans le monde céleste
b.1) La fonction légitime de satan
b.2) Satan met l’homme à l’épreuve
b.3) Satan a fait entrer la mort dans
le monde
c) Le
terme “satan” est traduit en grec par “le diable”
2. Satan dans le NT
II. Le démon et l’esprit
impur
1. Le démon dans l’AT et les écrits intertestamentaires
2. Le démon et l’esprit impur dans le NT
III. Le Mauvais et les esprits mauvais dans
le NT
1. Le Mauvais et Satan
2. Les esprits mauvais et les démons
3. Les œuvres
mauvaises
Conclusion
Introduction
Nous abordons dans cet article les termes suivants: Satan (Satanas), diable (diabolos), démon
(daimonion), le Mauvais (ponêros) dans l’Ancien Testament (AT), dans les écrits intertestamentaires et
dans le Nouveau Testament (NT) en trois temps: (I) Satan et le diable. (II) Le démon et l’esprit impur. (III) Le Mauvais et les esprits mauvais dans le
NT. Cet article n’est qu’un aperçu général de ce grand
thème de la Bible.
I. Satan et le diable
Satan est un
terme hébreu transcrit en
grec par “satan” ou “satanas”. Cette partie présentera deux points: (1) Satan dans l’AT et dans les écrits
intertestamentaires et (2) Satan
dans le NT.
1. Satan dans l’AT et les écrits intertestamentaires
Dans l’AT, le
sens du terme “satan” évolue en deux étapes: (a) Satan est un humain dans le
monde d’en bas. (b) Satan est un ange dans le monde céleste. Nous notons en (c)
que le terme hébreu “satan” est traduit en grec par “le diable” dans la
Septante (LXX). Elle est la traduction grecque de la Bible hébraïque.
a) Satan dans le monde d’en bas
Dans l’AT, satan désigne
l’adversaire entre les humains. Par exemple, David dit à Abishaï fils de Çeruya
qu’il le considérait comme l’adversaire (satan) en 2S 19,23: “Qu’ai-je à faire
avec vous, fils de Çeruya, pour que vous deveniez aujourd’hui mes adversaires
(satan)? Quelqu’un pourrait-il aujourd’hui être mis à mort en Israël? N’ai-je
pas l’assurance qu’aujourd’hui je suis roi sur Israël?” (Les citations
sont prises dans la Bible de Jérusalem). En 1R 11,25, le terme satan est apliqué
au roi de Syrie qui est l’adversaire du roi Salomon: “Voici le mal que fit
Hadad: il eut Israël en aversion et il régna sur Édom. Il fut un adversaire (satan)
d’Israël pendant toute la vie de Salomon.” Voir les autres usages du terme “satan”
dans ce sens en 1S 29,4; 1R 11,14.23.
Dans le Psaume 109(108),
il existe trois fois le verbe “accuser” (en hébreu: satan) en Ps 109,4.20.29 et
une fois le nom “accusateur” (en hébreu: satan) en Ps 109,6. L’auteur dit dans
le Ps 109,6-7: “6 Suscite contre lui le méchant, que se dresse à sa droite l’accusateur
(satan); 7 du jugement qu’il sorte coupable, que sa prière soit tenue pour
péché!” Le verbe “accuser” (satan) se trouve dans le Ps 109,29: “Qu’ils soient
vêtus d’infamie, ceux qui m’accusent, enveloppés de leur honte comme d’un manteau!”
(Voir l’usage du verbe “accuser” (satan) dans le Ps 38(37),21).
Ainsi, le terme
“satan” est un nom commun qui désigne soit l’adversaire de quelqu’un, soit un accusateur
humain au tribunal. À ce stade, “satan” est un homme parmi d’autres. Cette réalité
dans le monde d’en bas est utilisée pour décrire les réalités du monde céleste.
“Satan” est donc un ange (aggelos) dans le monde d’en haut.
b)
Satan dans le monde céleste
Satan désigne un
ange qui a une fonction précise dans le monde céleste. Le personnage “satan” évolue
en trois temps: (b.1) La fonction légitime de satan dans le tribunal céleste,
(b.2) Satan est celui qui met l’homme à l’épreuve, (b.3) Satan a fait entrer la
mort dans le monde, il devient un ange rebelle contre Dieu.
b.1)
La fonction légitime de satan
Satan est un
accusateur surnaturel. Cette fonction de satan est racontée dans le livre du
prophète Zacharie en 3,1-5: “1 Il [Yahvé] me fit voir Josué, le grand prêtre,
qui se tenait devant l’ange de Yahvé, tandis que le Satan était debout à sa
droite pour l’accuser. 2 L’ange de Yahvé dit au Satan: Que Yahvé te réprime,
Satan; que Yahvé te réprime, lui qui a fait choix de Jérusalem. Celui-ci n’est-il
pas un tison tiré du feu? 3 Or Josué était vêtu d’habits sales lorsqu’il se
tenait devant l’ange. 4 Prenant la parole, celui-ci parla en ces termes à ceux
qui se tenaient devant lui: Enlevez-lui ses habits sales et revêtez-le d’habits
somptueux; et lui dit: Vois, j’ai enlevé de dessus toi ton iniquité. 5a mettez
sur sa tête une tiare propre. On mit sur sa tête une tiare propre et on le
revêtit d’habits propres.”
Dans ce texte,
Satan est un accusateur public devant le tribunal divin (Za 3,1). Quant au rôle
de l’avocat qui défend l’accusé (le grand prêtre Josué) c’est l’ange de Yahvé
(Za 3,2). Bien que l’accusation de Satan soit déboutée par l’ange de Yahvé (3,2a),
mais à ce stade, Satan possède encore une fonction légitime dans le tribunal
céleste. Il est un ange, une créature du monde d’en haut qui joue le rôle d’un
accusateur public au tribunal divin.
Dans les Pseudégraphes
de l’AT, le terme “satan” est au pluriel “les satans” en I Hénoch XL,7: “La quatrième voix (de l’ange Phanouël), je (Hénoch)
l’ai entendue repousser les Satans et leur interdire d’approcher le Seigneur
des Esprits pour calomnier les habitants de l’aride.” (Les citations des écrits
intertestamentaires (les écrits qoumrâniens et les Pseudégraphes de l’AT) sont
prises dans A. DUPONT-SOMMER; M.
PHILONENKO, (dir.), La Bible, écrits
intertestamentaires, (Bibliothèque de la Pléiade), Paris,
Gallimard, 1987). Cette quatrième voix est la voix de l’ange
Phanouël (I Hénoch XL,9d). Les trois
autres voix en I Hénoch XL,4-6 sont les
anges Michel, Raphaël et Gabriel (I
Hénoch XL,9). Ces quatre voix sont entendues dans le cadre d’une vision
d’Hénoch: “J’ai vu ensuite les milliers de milliers, les myriades de myriades, innombrables,
incalculables, de ceux qui se tiennent devant le Seigneur des Esprits” (I Hénoch XL,1). Le terme “aride” à la
fin du verset I Hénoch XL,7 désigne
la terre.
Dans le verset I Hénoch XL,7, l’ange Phanouël repousse
les satans. Pierre de Martin de Viviés explique: “Ici, le terme ‘satan’ est
pris comme un nom commun que l’on peut mettre au pluriel et désigne bien la
même fonction que le satan du livre de Zacharie ou de Job.” (Pierre de Martin
de VIVIÉS, Apocalypses et cosmologie du
salut, (Lectio Divina). Paris, Le Cerf, 2002, p. 119). À l’étape suivante,
Satan est non seulement l’accusateur au tribunal divin mais il essaie de mettre
l’homme d’en bas à l’épreuve, c’est le cas de Job.
b.2) Satan met l’homme à l’épreuve
Satan est celui
qui met l’homme à l’épreuve, il est le tentateur surnaturel pour faire tomber l’homme.
Ce stade se présente au début du livre de Job. Lorsque Satan se présente devant
Yahvé, ce dernier dit à Satan: “As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’a point
son pareil sur la terre: c’est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte
du mal!” (Jb 1,8). Le Satan réplique à Yahvé en Jb 1,9b-11: “9b Est-ce pour
rien que Job craint Dieu? 10 Ne l’as-tu pas entouré d’une haie, ainsi que sa
maison et tout ce qu’il possède alentour? Tu as béni toutes ses entreprises,
ses troupeaux pullulent dans le pays. 11 Mais étends la main et touche à tout
ce qu’il possède; je gage qu’il te maudira en face!” Yahvé dit au Satan: “Soit!
tout ce qu’il possède est en ton pouvoir. Évite seulement de porter la main sur
lui” (Jb 1,12a).
La suite du récit
raconte la vie de Job, celui-ci a traversé une épreuve extrême. Il n’a plus
rien: ni famille, ni bien, ni santé. Dans son effroyable soufrance, il reste fidèle à Yahvé, Satan n’a pas
réussi à le faire tomber. Par contre, Satan a réussi dans le cas de David, raconté
en 1Ch 21,1.
b.3)
Satan a fait entrer la mort dans le monde
Satan est le
tentateur qui incite l’homme à pécher. L’auteur du premier livre des Chroniques
écrit en 1Ch 21,1: “Satan se dressa contre Israël et il incita David à
dénombrer les Israélites.” Dans ce verset, le terme “satan” en hébreu n’a pas
d’article, tandis qu’en Za 3,1-5 et Jb 1,1-12 ce terme possède un article.
Ainsi, Satan en 1Ch 21,1 devient un nom propre. Satan est l’adversaire
surnaturel d’Israël. Le verset 1Ch 21,1 attribue à Satan ce que le deuxième
livre de Samuel (2S 24,1) attribue à “la colère de Yahvé” comme la cause
première du dénombrement des Israélites dont voici le texte en 2S 24,1: “La
colère de Yahvé s’enflamma encore contre les Israélites et il excita David
contre eux: ‘Va, dit-il, fais le dénombrement d’Israël et de Juda.’” Il s’agit d’une
théologie plus évoluée en 1Ch 21,1. Pierre de Martin de Viviés remarque: “Cette
transformation révèle le premier souci du Chroniste: dégager le Seigneur de
l’accusation d’induire en tentation David et de le pousser au péché. Au
Seigneur se substitue la figure la plus commode pour décharger Dieu de cette
responsabilité, à savoir satan.” (Pierre de Martin de VIVIÉS, Apocalypses et cosmologie du salut, 2002,
p. 115).
Dans le livre de
la Sagesse (Sg 2,23-24), Satan a fait entrer la mort dans le monde. C’est un
pas décisif qui a fait de Satan un transgresseur de la loi divine, un ange déchu.
L’auteur du livre de la Sagesse écrit en 2,23-24: “23 Oui, Dieu a créé l’homme pour
l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature; 24 c’est par l’envie
du diable (diabolou) que la mort est entrée dans le monde ils en font l’expérience,
ceux qui lui appartiennent!” Ici le terme grec “diabolos” (diable) désigne
“satan” en hébreu, nous en parlerons plus tard. Le livre de la Sagesse est
écrit en grec, daté vers le milieu du premier siècle avant notre ère, c’est donc
le livre le plus récent de l’AT. En Sg 2,24, la fonction de Satan (diable)
n’est plus celui d’accusateur du tribunal céleste au service de Dieu, mais il
devient une créature angélique rebelle qui s’oppose au projet de Dieu en
introduisant la mort dans le monde.
Les Pseudégraphes
de l’AT désignent Satan sous un autre aspect. Par exemple, Satan est présenté comme
le chef des anges rebelles en Martyre
d’Isaïe II,2: “Massasé cessa de servir le Dieu de son père et servit Satan,
ses anges et ses puissances.” Le Martyre
d’Isaïe est une œuvre composite.
Les parties tardives datent de l’ère chrétienne, le verset Martyre d’Isaïe II,2 est attribuable à la rédaction chrétienne. (Cf.
La note de ce verset dans A.
DUPONT-SOMMER; M. PHILONENKO, (dir.), La Bible,
écrits intertestamentaires, 1987, p. 1026).
Satan dans les écrits
intertestamentaires porte encore d’autres noms: Bélial, l’Ange
d’hostilité en 1QM XIII,11 (1QM: Règlement
de la Guerre), CD XVI,5 (CD: Document
de Damas), l’Ange des ténèbres en 1QS III,20-21 (1QS: Règle de la Communauté),
Mastéma en Jubilés X,8-11; XI,5.11; XVII,16.
c) Le terme
“satan” est traduit en grec par “le diable”
Le livre de la
Sagesse n’est pas écrit en hébreu mais en grec. Le texte de Sg 2,23-24 cité
plus haut utilise le terme “diabolos” (diable). Ce terme équivaut au terme
“satan” dans la langue hébraïque, parce que la Septante (LXX) le traduit par
“diabolos”.
Par exemple, le
terme “satan” en 1R 11,14 dans le texte hébreu est transposé dans la Septante
(LXX) par “satan”. Dans Ps 109(108),6: “Suscite contre lui le méchant, que se
dresse à sa droite l’accusateur”, le terme “accusateur” est “satan” en hébreu, traduit
dans la Septante (LXX) par “diabolos”. Il en est de même en Za 3,1-5; Jb
1,1-12; 1Ch 21,1. Ainsi la Septante traduit le terme “satan” par “diabolos”
(diable), ces appellations désignent une seule identité.
En général le
terme “diabolos” (le diable) dans le NT renvoie à Satan. Cependant, il existe
un usage atténué. Dans la langue profane, le terme “diabolos” a le sens de
médisant. Par exemple, Paul écrit dans l’Épître à Tite: “Que pareillement les
femmes âgées aient le comportement qui sied à des saintes: ni médisantes (mê
diabolous), ni adonnées au vin...” (Tt 2,3). (Voir le même sens du terme
“diabolos” en 1Tm 3,11; 2Tm 3,3).
2. Satan
dans le NT
Le NT reflète la
même ligne de pensée à propos de satan dans l’AT. Satan est le tentateur qui a éprouvé
Jésus dans le désert (Mc 1,13; Mt 4,10). Le livre de l’Apocaplyse attribue à
Satan plusieurs titres en Ap 12,9. La guerre dans le ciel se déroule en Ap 12,7-9:
“7 Alors, il y eut une bataille dans le ciel: Michel et ses Anges combattirent
le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, 8 mais ils eurent le dessous
et furent chassés du ciel. 9 On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent,
le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le
jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui.” Ici Satan est le chef
des anges rebelles. Dans la bataille entre “Michel et ses Anges” d’une part et
“le Dragon et ses Anges” d’autre part, ces derniers ne sont pas les plus forts.
Le Dragon et ses Anges sont défaits et chassés du ciel. Le Dragon dans le livre
de l’Apocaplyse est identifié à “l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, le
séducteur du monde entier” (Ap 12,9b).
L’Évangile de
Jean définit le diable en Jn 8,44. Jésus dit aux Juifs: “Vous êtes du diable, votre père, et ce sont
les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le
commencement et n’était pas établi dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de
vérité en lui: quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds,
parce qu’il est menteur et père du mensonge.” Le diable devient le père des Juifs à la place de
Dieu, parce qu’ils s’opposent à Jésus et cherchent à le faire mourir (8,37.40).
En Jn 8,44, le diable possède quatre caractéristiques: (1) Il est le père des
gens qui s’opposent à Jésus et le persécutent. (2) Il était homicide dès le
commencement, (3) Il n’a pas de vérité en lui. (4) Il est menteur et père du mensonge.
Si les Juifs en Jn 8,31-47 ont le diable pour père, le monde hostile en Jn
15,18–16,4a a le Prince de ce monde pour chef (Jn 12,31; 14,30; 16,11). Pour
l’Évangile de Jean “le Prince de ce monde” est identifié au diable et à Satan.
Voir l’analyse sur “Appartenir au Prince de ce monde et au diable” dans
l’article: “Six
caractéristiques ‘du monde hostile’ et ‘des adversaires de Jésus’ dans
l’Évangile de Jean.”
Le terme “Satan” n’appparaît
qu’une seule fois dans l’Évangile de Jean (Jn 13,27) en lien avec le diable (Jn
13,2). Dans le récit du lavement des pieds (Jn 13,1-20) et l’histoire de Judas
(Jn 13,21-30), les deux versets de Jn 13,2.27 montrent le lien de Judas avec le
diable et Satan. Le narrateur raconte en 13,2: “Au cours d’un repas, alors que déjà le diable avait mis au cœur de Judas
Iscariote, fils de Simon, le dessein de le livrer…” et en 13,27a: “Après la bouchée, alors Satan entra en lui [Juda].” D’abord le diable tente Judas pour que celui-ci
livre Jésus (13,2), ensuite Satan entre en Judas (13,27a), et enfin Judas sort
pour réaliser le désir de Satan en Jn 13,30: “Aussitôt la bouchée prise, il [Judas] sortit; il faisait nuit.”
Dans les Évangiles,
il y a deux personnages qui sont identifiés à Satan, à savoir Pierre et Judas.
L’histoire de Pierre est racontée en Mc 8,31-33: “31 Et il [Jésus] commença de leur [les
disciples] enseigner: ‘Le Fils de l’homme doit beaucoup souffrir, être rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois
jours, ressusciter; 32 et c’est ouvertement qu’il disait ces choses. Pierre, le
tirant à lui, se mit à le morigéner. 33 Mais lui, se retournant et voyant ses
disciples, admonesta Pierre et dit: “Passe derrière moi, Satan! car tes pensées
ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!” En Jn 6,70, Jésus dit aux
Douze: “N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze? Et l’un d’entre
vous est un diable (diabolos).” Le narrateur explique en Jn 6,71: “Il [Jésus] parlait
de Judas, fils de Simon Iscariote; c’est lui en effet qui devait le livrer,
lui, l’un des Douze.” Les deux cas sont liés à la Passion de Jésus, l’un
(Pierre) propose à Jésus d’éviter cet événement, l’autre (Judas) anticipe cet
événement en livrant Jésus. Ces deux disciples sont identifiés à Satan, au
diable à cause de ses pensées (Pierre) et par ses actes (Judas).
En Lc 10,19, le
terme “ennemi” (ekhthros) désigne Satan. Dans le récit de Luc en 10,1-16,
d’abord, Jésus envoie soixante-douze disciples en mission (Lc 10,1-16), ensuite
Luc raconte le résultat en Lc 10,17-20: “17 Les soixante-douze revinrent tout
joyeux, disant: ‘Seigneur, même les démons (daimonia) nous sont soumis en ton
nom!’ 18 Il leur dit: ‘Je voyais Satan (satanan) tomber du ciel comme l’éclair.
19 Voici que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds serpents,
scorpions, et toute la puissance de l’Ennemi (ekhthrou), et rien ne pourra vous
nuire. 20 Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits (pneumata) vous
sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans
les cieux.’” Dans ce passage, Luc utilise les termes: “daimonia” (les démons),
“satanan” (Satan), “ekhthros” (l’ennemi) et “pneumata” (les esprits). Selon le
contexte, la phrase “les esprits (pneumata) vous sont soumis” (Lc 10,20b)
renvoie à ce que les disciples disent à Jésus en Lc 10,17b: “Seigneur, même les
démons (daimonia) nous sont soumis en ton nom!” Ainsi, les esprits (pneumata)
en Lc 10,20b sont les démons en Lc 10,17b, les esprits mauvais, les esprits
impurs. En Lc 10,19, “la puissance de l’Ennemi (ekhthrou)” désigne la puissance
de Satan.
En Mt 13,39, le
diable est identifié au Mauvais (ponêros) et à l’ennemi (ekhthros). Jésus
explique aux disciples la parabole de l’ivraie dans le champ en Mt 13,37-39:
“37 Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme; 38 le champ, c’est
le monde; le bon grain, ce sont les sujets du Royaume; l’ivraie, ce sont les
sujets du Mauvais (ponêrou); 39 l’ennemi (ekhthros) qui la sème, c’est le
Diable (diabolos); la moisson, c’est la fin du monde; et les moissonneurs, ce
sont les anges.” Ainsi, les Évangiles Synoptiques emploient le terme “ennemi”
(ekhthros) dans le sens d’“adversaire” pour désigner Satan.
II. Le démon et l’esprit impur
“Le démon” est un
terme grec (le nom: daimôn, l’adjectif: daimonion). Selon la mythologie grecque, un
démon est un être surnaturel, bon ou mauvais, inspirateur de la destinée d’un
homme, d’une collectivité. Dans le sens courant, démon désigne l’ange déchu,
révolté contre Dieu, dans lequel repose l’esprit du mal. L’usage de ce terme
avec l’article “le démon” est identifié à Satan, prince des démons, le chef des
anges révoltés contre Dieu. (Cf. L’article “démon” dans Le Petit Robert, 2001).
Dans la Bible, le
nom masculin grec “daimôn” (démon) n’apparaît que deux fois en Is 66,11 (la
Septante) et Mt 8,31. Toutes les autres références au démon dans la Bible en
langue grecque utilisent l’adjectif “daimonion”, employé comme un nom au singulier
(le démon) ou au pluriel (les démons). Dans cette partie, nous abordons deux
sujets: (1) Le démon dans l’AT et dans les écrits intertestamentaires. (2) Le
démon et l’esprit impur dans le NT.
1. Le
démon dans l’AT et les écrits intertestamentaires
Dans l’AT, la
Septante (LXX) traduit plusieurs termes hébreux par “démon”. Par exemple, le
terme hébreu “sed” est rendu dans la Septante par “démon” (Dt 32,17). Dans le
Cantique de Moïse (Dt 32), ce dernier parle ainsi du peuple d’Israël: “Ils sacrifiaient à des démons (sedim) qui
ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient pas, à des nouveaux venus
d’hier que leurs pères n’avaient pas redoutés” (Dt 32,17). Les démons (sedim)
dans ce verset désignent généralement des génies protecteurs. Seulement plus
tard, à l’époque talmudique (les explications et discussions rabbiniques de la
Loi juive), le “sed” (démon) est devenu un faux dieu, un esprit malin, un
esprit du mal, un mauvais. (Cf. L’article “démon” dans Dictionnaire encyclopédique de la Bible (DEB), Centre Informatique et Bible Abbaye de
Maredsous, (dir.), (3è éd. rev. et aug.), Turnhout, Brepols, 2002.
Il y a d’autres termes hébreux qui sont traduits par “démon”
ou “démons” dans la Septante, à savoir “Gad” (Is 65,11), “néant” (PS 96(95),5),
“chats sauvages” ou autres animaux nocturnes (IS 34,14), “boucs” (Is 13,21),
“Lilith” est un génie féminin néfaste (Is 34,14), dieu de la peste (Ha 3,5; Ps
91,6), Azazel (Lv 16,8.10.26). (Cf. DEB,
2002). Dans le livre de Tobit, il s’agit d’“Asmodée, le pire des démons” (Tb
3,8.17).
Dans les écrits qoumrâniens, les démons renvoient aux
esprits du mal qui suivent Satan et le servent. Par exemple, les anges opposés
à Dieu sont appelés “les anges de destructions” en 1QM XIII,11-12a: “11 Et Toi
(le Prince de la lumière), tu as créé Bélial pour la Fosse, l’Ange d’hostilité
et de reniement, [avec] son [plan] et avec son dessein, pour qu’on commît des
impiétés et pour qu’on commît des fautes; et tous les esprits 12a de son lot
sont des anges de destructions.” (Les lettres entre crochets [ ] sont reconstituées,
elles manquent dans le manuscrit). Dans Pseudégraphes de l’AT, il existe un parallèle entre la figure de
Mastéma et celle de Satan en Jubilés X,8.11.
Les esprits servent le pouvoir de Mastéma sont appelés “les esprits mauvais” (Jubilés X,11), “les esprits pervers” (Jubilés XI,4).
2. Le
démon et l’esprit impur dans le NT
Dans les Évangiles Synoptiques, l’une des activités de Jésus
est de chasser les démons. Prenons des exemples dans l’Évangile de Marc. L’auteur
résume l’activité de Jésus en Mc 1,39: “Il [Jésus] s’en alla à travers toute la Galilée, prêchant dans leurs
synagogues et chassant les démons (daimonia).” Jésus donne à ses disciples le
pouvoir d’expulser les démons en Mc 3,14-15: “14 Il [Jésus] en institua
Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher, 15 avec pouvoir de chasser les démons (daimonia).”
Les disciples l’ont fait en Mc 6,13: “Ils [les disciples] chassaient beaucoup
de démons (daimonia) et faisaient des onctions d’huile à de nombreux infirmes
et les guérissaient.”
En Mc 3,22, les
scribes accusent Jésus de posséder Béelzéboul, le chef des démons. Ils disent
en Mc 3,22b: “‘Il [Jésus] a Béelzéboul en lui’ et ‘C’est par le chef des démons
qu’il chasse les démons.’” (Voir les textes parallèles: Mt 10,25; 12,24.27; Lc
11,15-19). En Mc 3,22b, Béelzéboul est le chef des démons, et en Mt 12,24; Lc
11,15, il est appelé “le prince des démons.” Jésus répond aux scribes en
parlant de Satan dans une parabole en Mc 3,23b-26: “23b Comment Satan peut-il
expulser Satan? 24 Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne
peut subsister. 25 Et si une maison est divisée contre elle-même, cette
maison-là ne pourra se maintenir. 26 Or, si Satan s’est dressé contre lui-même
et s’est divisé, il ne peut pas tenir, il est fini.” À la fin du passage Mc
3,23-29, le narrateur explique le blasphème contre l’Esprit Saint en Mc 3,30: “C’est
qu’ils [les scribes] disaient: ‘Il [Jésus] est possédé d’un esprit impur (pneuma
akatharton ekhei).’” Cette accusation renvoie à Mc 3,22b: “Il [Jésus] a
Béelzéboul (Beelzeboul ekhei).” Dans l’Évangile de Jean, les adversaires de
Jésus l’accusent de posséder un démon. Les Juifs disent à Jésus en Jn 8,48b: “N’avons-nous pas raison de dire que tu es
un Samaritain et que tu as un démon? (daimonion ekheis)” (Cf. Jn
7,20;
8,52; 10,20.21).
Les Évangiles
Synoptiques comptent plusieurs récits d’expulsion d’esprits impurs. Par exemple,
dans les récits parallèles d’exorcisme (Mc 1,21-28 // Lc 4,31-37), Marc parle d’“un
esprit impur (pneuma akatharton)” (Mc 1,23.26) tandis que Luc parle d’“un
esprit de démon impur (pneuma daimonion akathartou)” (Lc 4,33). En Ap 16,14, il
s’agit “des esprits démoniaques (pneumata daimoniôn).” Ainsi, nous pouvons classer
“les esprits impurs” du côté “des démons” tandis que Satan ou Béelzéboul est le
chef des démons.
En résumé, le terme “démon” dans la Septante renvoie aux animaux,
aux génies ou aux dieux qui ne sont pas le Dieu d’Israël. Dans la plupart des
cas, le démon désigne une force surnaturelle qui nuit à la foi d’Israël en son
Dieu. Dans le NT, les récits d’expulsion des démons et des esprits impurs vont
ensemble. On peut dire que l’expression “l’esprit impur” est d’usage dans
langue hébraïque, tandis que “le démon” est familier à la langue grecque.
III. Le Mauvais et les esprits mauvais dans le NT
Le terme grec
“ponêros (mauvais)” est un adjectif qui a un sens courant: “mauvaise chose” ou
“mauvaise personne”. Jésus dit dans son enseignement en Mt 7,17: “Ainsi tout
arbre bon produit de bons fruits, tandis que l’arbre gâté produit de mauvais
(ponêrous) fruits.” L’adjectif “ponêros (mauvais)” peut désigner des personnes
comme dans la parabole du festin nuptial en Mt 22,1-10. Le narrateur raconte en
Mt 22,10: “Ces serviteurs [du roi] s’en allèrent par les chemins, ramassèrent
tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais (ponêrous) comme les bons, et la salle
de noces fut remplie de convives.”
Un autre usage de
l’adjectif “ponêros (mauvais)” dans le NT, dans lequel ce terme possède un sens
spécifique: le Mauvais est Satan. Dans cette partie nous traitons trois usages
du terme “ponêros (mauvais)”: (1) Le Mauvais et Satan, (2) Les esprits mauvais et
les démons, (3) Les œuvres mauvaises.
1. Le
Mauvais et Satan
Dans les
Évangiles Synoptiques, il y a des termes qui sont considérés comme équivalents
à “Satan”. Par exemple, dans l’explication de la parabole du semeur (Mc 4,13-20;
Mt 13,18-23; Lc 8,11-15), les trois versets parallèles (Mc 4,13-20 // Mt
13,18-23 // Lc 8,11-15) montrent l’équivalence entre ces trois termes: Satan (satanas),
le diable (diabolos) et le Mauvais (ponêros). Voici les textes:
+ Mc 4,15: “Ceux
qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, sont ceux qui ne l’ont pas
plus tôt entendue que Satan (satanas) arrive et enlève la Parole semée en eux.”
+ Mt 13,19: “Quelqu’un
entend-il la Parole du Royaume sans la comprendre, arrive le Mauvais (ponêros) qui
s’empare de ce qui a été semé dans le coeur de cet homme: tel est celui qui a
été semé au bord du chemin.”
+ Lc 8:12: “Ceux
qui sont au bord du chemin sont ceux qui ont entendu, puis vient le diable (diabolos)
qui enlève la Parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et soient sauvés.”
Ainsi, les trois
termes: “Satan” (Mc 4,15), “le Mauvais” (Mt 13,19) et “le diable” (Lc 8,12)
désignent la même identité. Les autres emplois du terme “mauvais (ponêros)”
designant Satan se trouvent en Mt 5,37; 6,13. Jésus enseigne en Mt 5,37: “Que
votre langage soit: ‘Oui? Oui’, ‘Non? Non’: ce qu’on dit de plus vient du
Mauvais (ponêrou).” La prière “Notre Père” (Mt 6,9-13) se termine ainsi: “Et ne
nous soumets pas à la tentation; mais délivre-nous du Mauvais (ponêrou)” (Mt
6,13).
L’Évangile de
Jean utilise une seule fois le terme “mauvais” pour désigner Satan en 17,15.
Jésus s’adresse à son Père: “Je
ne te prie pas de les [les disciples] enlever du monde, mais de les garder du
Mauvais (ponêrou)” (Jn 17,15). L’auteur de la première
Épître de Jean dit plusieurs fois à sa communauté: “Vous avez vaincu le
Mauvais (ponêron)” (1Jn 2,13.14). En
1Jn 5,18-19, l’auteur de cette Épître écrit: “18 Nous savons que
quiconque est né de Dieu ne pèche pas; l’Engendré de Dieu le garde et le
Mauvais (ponêros) n’a pas prise sur lui. 19 Nous savons que nous sommes de Dieu
et que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais (ponêrôi).” Les citations ci-dessus montrent que
dans certains contextes, l’usage de l’adjectif “mauvais (ponêros)” employé comme
nom désigne Satan.
2. Les
esprits mauvais et les démons
Si le Mauvais est
le diable, “les esprits impurs” sont identifiés aux “esprits mauvais”. Le
narrateur rapporte ce que Jésus a fait en Lc 7,21: “À cette heure-là, il guérit
beaucoup de gens affligés de maladies, d’infirmités, d’esprits mauvais
(pneumatôn ponêrôn), et rendit la vue à beaucoup d’aveugles.” L’Évangile de
Marc résume la mission de Jésus en 1,39: “Il [Jésus] s’en alla à travers toute la Galilée,
prêchant dans leurs synagogues et chassant les démons (daimonia).” Les démons en
Mc 1,39 sont en parallèle
avec les esprits mauvais en Lc 7,21.
Le narrateur
décrit la mission de Jésus avec les gens qui le suivent en Lc 8,1-2: “1 Et il
advint ensuite qu’il [Jésus] cheminait à travers villes et villages, prêchant
et annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Les Douze étaient avec lui, 2
ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais (pneumatôn
ponêrôn) et de maladies: Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle étaient
sortis sept démons (daimonia)...” Dans les Actes des Apôtres, Paul expulse les
esprits mauvais. L’auteur raconte en Ac 19,11-12: “11 Dieu opérait par les
mains de Paul des miracles peu banals, 12 à tel point qu’il suffisait d’appliquer
sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient touché son corps: alors
les maladies les quittaient et les esprits mauvais (ta pneumata ta ponêra) s’en
allaient.” Ainsi les démons et les esprits mauvais désignent la même identité.
3. Les œuvres mauvaises
Si le Mauvais et les esprits mauvais sont en parallèle avec
Satan et les démons, “les œuvres mauvaises (erga ponêra)” peuvent être
considérées comme les œuvres du diable. La première Épître de Jean lie “le
Mauvais” et “les œuvres mauvaises” en 1Jn 3,11-12: “11 Car tel est le message
que vous avez entendu dès le début: nous devons nous aimer les uns les autres, 12
loin d’imiter Caïn, qui, étant du Mauvais (ponêrou), égorgea son frère. Et
pourquoi l’égorgea-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises (ta erga autou
ponêra ên), tandis que celles de son frère étaient justes.”
L’Évangile de Jean utilise deux fois l’expression: “les
œuvres mauvaises (erga ponêra)” (Jn 3,19; 7,7) pour présenter le refus de
croire et la persécution. Jésus déclare en Jn 3,19: “Et tel est le jugement: la lumière est venue dans le monde et les hommes
ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises (ponêra
ta erga).” En Jn 7,7 Jésus dit
à ses frères: “Le monde ne peut pas
vous haïr; mais moi, il me hait, parce que je témoigne que ses œuvres sont
mauvaises (ta erga autou ponêra estin).” Dans l’Évangile de Jean les
Juifs cherchent à tuer Jésus, c’est-à-dire ils sont en train de faire les
œuvres du diable comme Jésus leur dit en Jn 8,41a et 8,44a: “Vous faites les œuvres de votre père”
(8,41a); “Vous êtes du diable, votre
père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir”
(8,44a). Ainsi, “les œuvres mauvaises” dans ces citations possèdent un sens
plus fort, ce sont les œuvres du Mauvais, du diable, de Satan.
Conclusion
Nous avons abordé
brièvement les termes: Satan (Satanas), diable (diabolos), démon (daimonion),
le Mauvais (ponêros) dans la Bible. Ils peuvent être résumés ainsi:
SATAN est un
terme hébreu à double usage en tant que nom commun mais aussi comme nom
propre. Le sens du mot “satan” évolue
selon trois étapes:
1) D’abord, satan
désigne un adversaire entre les hommes (2S 19,23; 1R 11,25). Satan est un
accusateur dans le monde d’en bas (Ps 109(108),6).
2) Ensuite, le
terme “satan” est utilisé pour décrire les réalités dans le monde céleste.
Satan est un ange ou une catégorie d’ange qui possède une fonction légitime
dans le tribunal divin (Za 3,1-5). C’est la fonction d’un accusateur public
devant la Cour céleste au service de Dieu.
3) Enfin, Satan
est un ange rebelle qui s’oppose au projet de Dieu en introduisant le péché et la
mort dans le monde (1Ch 21,1; Sg 2,23-24). Satan devient l’adversaire de l’homme,
le tentateur, le séducteur pour faire tomber l’homme. Dans certains contextes, Satan
possède un nom propre désignant ainsi le chef des anges rebelles (Ap 12,7-9).
LE DIABLE est un
terme grec “diabolos”. La Septante traduit le terme “satan” en hébreu par le
terme grec “diabolos” (diable). Ainsi, Satan et le diable désignent une seule
identité. Il y a un usage atténué en 1Tm 3,11; 2Tm 3,3; Tt 2,3, dans lesquels le
terme “diabolos” a le sens de “médisant.”
LE DÉMON est un
terme grec (le nom: daimôn, l’adjectif:
daimonion). Le démon (avec l’article) est identifié à Satan, le prince des démons. Dans l’AT, le démon peut
désigner les dieux païens qui sont considérés comme des faux dieux. En général,
le démon désigne une force surnaturelle qui peut posséder l’homme et le séparer
de son véritable Dieu.
Il y a d’autres termes
pour désigner Satan: L’ENNEMI (Lc 10,18-19; Mt 13,37-39), LE MAUVAIS (Mt 5,37;
6,13; 13,19; Jn 17,15; 1Jn 2,13.14), LE DRAGON, L’ANTIQUE SERPENT, LE SÉDUCTEUR
(Ap 12,9), LE PRINCE DE CE MONDE (Jn 12,31; 14,30; 16,11). Dans les écrits
intertestamentaires, les noms et les expressions désignant Satan sont Mastéma
(Jubilés X,8-11; XI,5.11; XVII,16).
Bélial, l’Ange d’hostilité (1QM XIII,11), l’Ange des ténèbres (1QS III,20-21).
LES DÉMONS ainsi que les autres expressions: LES ESPRITS
IMPURS, LES ESPRITS MAUVAIS désignent des êtres surnaturels, les anges déchus: ils suivent Satan et s’opposent
à Dieu. L’une des missions de Jésus durant
sa vie publique est de chasser les
démons, d’expulser les esprits impurs, les esprits mauvais.
Comment faire
pour que l’homme tienne ferme devant la tentation et la séduction de Satan? L’Évangile
de Jean propose à tous les hommes un chemin à parcourir:
1- Se mettre du
côté de Dieu pour écouter et comprendre les paroles de Jésus, parce qu’il dit
aux Juifs: “Qui est de Dieu
entend les paroles de Dieu; si vous n’entendez pas, c’est que vous n’êtes pas
de Dieu” (Jn 8,47).
2- Accueillir et
croire en Jésus, le Verbe qui s’est fait chair, pour devenir enfant de Dieu
comme l’évangéliste l’affirme dans le Prologue: “À tous ceux qui l’ont accueilli [le Verbe],
il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom” (Jn 1,12).
3- Croire en
Jésus pour avoir la vie éternelle (Jn 6,40).
4- Faire la
vérité et venir à la lumière qui est Jésus (Jn 3,21).
5- Demeurer dans
la parole de Jésus pour devenir son vrai disciple (Jn 8,31).
6- Demeurer sur
la vigne véritable qui est Jésus pour porter beaucoup de fruits (Jn 15,5).
7- Recevoir et
vivre la paix (Jn 14,27) et la joie de Jésus (Jn 15,11).
8- Aimer Jésus et
garder ses commandements pour faire de nous-même la demeure du Paraclet, de Jésus et du Père (Jn 14,15-23).
9- Vivre le
commandement de l’amour pour que tout le monde reconnaisse un disciple de Jésus
(Jn 13,34-35).
10- Garder
courage devant les difficutés et la persécution, parce que Jésus a vaincu le
monde hostile (Jn 16,33) et que Prince
de ce monde est jugé (Jn 16,11).
Si l’on accepte ce
parcours et s’engage sur le chemin qui est Jésus lui-même (Jn 14,6), l’on peut
surmonter les épreuves dans la vie. Satan avec son pouvoir n’est qu’une
créature angélique de Dieu. Le pouvoir de Dieu (le Créateur) et celui de son
Fils, Jésus Christ, sont infiniment supérieurs au pouvoir de Satan et des
démons (les créatures de Dieu).
En entrant dans
une relation interpersonnelle de plus en plus intime avec Jésus, le Fils de
Dieu, chacun d’entre nous peut
affirmer comme Paul l’a fait en Rm 8,38-39: “38 Oui, j’en ai l’assurance, ni
mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, 39
ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour
de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur”./.
Source: http://leminhthongtinmunggioan.blogspot.com/2014/03/satan-satanas-le-diable-diabolos-le.html
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